. AFP 23 octobre 2003 (FDJ 16)
Kofi Annan: la reconstruction de l'Irak
"ne peut pas attendre" (23/10/2003)
MADRID (AFP) Le secrtaire gnral des Nations unies Kofi Annan a appel jeudi une confrence internationale de pays donateurs participer activement la reconstruction de l'Irak sans attendre la mise en place d'un gouvernement souverain.
Plusieurs participants la confrence, qui se tient jeudi et vendredi Madrid avec la participation d'une soixantaine de pays et d'un vingtaine d'organisations internationales, ont d'autre part reconnu l'absence de scurit en Irak et les difficults que cela entrane pour la remise en route de l'conomie irakienne.
Au moment o s'ouvrait la confrence, un convoi amricain a t la cible d'une attaque l'explosif au nord de Bagdad, sans faire de victimes. Selon le plus haut grad de l'arme amricaine en Irak, le gnral Ricardo Sanchez, la moyenne quotidienne des attaques se situe habituellement autour de 2O 25, mais rcemment il y a eu un pic de 35.
"Nous attendons tous l'tablissement le plus tt possible d'un gouvernement irakien souverain mais le dbut de la reconstruction ne peut pas attendre jusque l", a lanc le secrtaire gnral des Nations unies Kofi Annan en appelant les pays donateurs " donner et donner gnreusement".
Certains pays, dont la France, opposs la guerre en Irak se sont refuss jusqu' prsent apporter des contributions significatives dans l'attente de la restauration de la souverainet irakienne.
Les besoins de l'Irak dans quatorze secteurs prioritaires ont t valus 36 milliards de dollars sur la priode 2004-2007 par la Banque mondiale et l'ONU. A cette estimation, s'ajoutent les 19,44 milliards de dollars ncessaires notamment pour la scurit et l'industrie ptrolire, selon l'Autorit provisoire de la Coalition, mise en place par les Etats-Unis.
L'un des objectifs de la confrence de Madrid est la cration d'un fonds multinational qui grera les contributions des pays donateurs, sous la direction de la Banque mondiale et de l'Onu. Les Etats-Unis entendent pour leur part verser leurs contribution dans un fonds de dveloppement de l'Irak, cr en mai dernier et dont ils ont le contrle.
Le commissaire europen Chris Patten a exprim l'espoir que la confrence de Madrid runira des engagements financiers hauteur de "ce que peut dpenser l'Irak" pour 2004, soit 5,6 milliards de dollars, selon l'Onu et la Banque mondiale.
Les deux institutions ont estim qu'en dpit de ses normes besoins, l'Irak ruin par plusieurs guerres, 20 ans de dictature et 13 ans de sanctions internationales, ne pourra pas absorber plus que 5,6 milliards au cours de la premire anne.
Plusieurs intervenants un forum du secteur priv auquel ont particip 332 multinationales et entreprises de 47 pays, ont soulign que la premire priorit est le rtablissement de l'ordre public, puis l'instauration de facilits de crdits d'investissements, avant de chercher identifier d'ventuels projets.
"Les conditions politiques, juridiques et matrielles de reconstruction ne sont pas runies. Mme si la confrence donne des rsultats, cela ne veut pas dire qu'on pourra travailler sur le terrain", a soulign une source diplomatique europenne.
Le ministre irakien du commerce Ali Allaoui a reconnu que le manque actuel de scurit en Irak rendait plus difficile la reconstruction du pays mais, a-t-il dit, " mesure que la scurit s'amliore, l'Irak va devenir un pays de plus en plus attirant".
Le prsident du Conseil de gouvernement transitoire irakien Ayad al-Allaoui s'est dclar "trs encourag" par le droulement de la confrence de Madrid et a indiqu que la coalition amricano-britannique et les Irakiens eux-mmes "font ce qu'il convient pour amliorer" la situation de la scurit. "Nous faisons de notre mieux. Il y a assurment une amlioration", a-t-il ajout. "Cependant la scurit ne doit pas tre un obstacle aux contributions", a-t-il conclu.
La runion ministrielle proprement dite se tiendra vendredi et donnera l'occasion chaque pays donateur d'annoncer sa contribution.
AFP