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c. "Le loup pendu."
365 contes pour tous les ges. Ed. M. Bloch. Paris: Hatier, 1987. 12-13 avril.
Le loup pendu
Un jour, un homme traversait un bois. Il trouva un loup
pendu par le pied au haut dĠun chne.
Ç Homme, dit le loup, tire-moi dĠici pour lĠamour de
Dieu. JĠtais mont sur ce chne pour y prendre un nid de pie. En descendant
jĠai pris mon pied dans une branche fendue. Je suis perdu, si tu nĠas pas piti
de moi.
— Je te tirerais de l avec plaisir, loup, rpondit
lĠhomme ; mais jĠai peur que tu ne me manges, quand tu sera dpendu.
— Homme, je te jure de ne faire aucun mal, ni toi,
ni aux tiens, ni tes btes. È
LĠhomme dpendit donc le loup. Mais peine celui-ci
fut-il terre, quĠil commena le regarder de travers.
Ç Homme, je suis affam. JĠai bien envie de te
manger.
—
Loup, tu sais ce que tu mĠas jur.
—
Je le sais. Mais, prsent, je suis dpendu. Je ne
veux pas mourir de faim.
—
On a bien raison de dire, loup : Ç De bien
faire, le mal arrive. È Si tu veux, nous allons consulter, sur notre cas,
cette chienne qui vient vers nous.
— Je veux bien, lĠhomme.
— Chienne, dit lĠhomme, le loup tait pendu par le
pied en haut dĠun chne. Il y serait mort si je ne lĠavais dpendu. Maintenant,
pour ma peine, il veut me manger. Cela est-il juste ?
— Homme, dit la chienne, je ne suis pas en tat de
vous juger. JĠai bien servi mon matre jusquĠ prsent. Mais quand il mĠa vue
vieille, il mĠa jete dehors, pour nĠavoir plus me nourrir, et mĠa chasse
dans le bois. On a bien raison de dire : Ç De bien faire, le mal
arrive. È
— Alors, loup, dit lĠhomme, nous allons consulter,
sur notre cas, cette vieille jument.
— Je veux bien, homme.
— Jument, dit lĠhomme, le loup tait pendu par le
pied en haut dĠun chne. Il y serait mort si je ne lĠavais dpendu. Maintenant,
pour ma peine, il veut me manger. Cela est-il juste ?
— Homme, dit la jument, je ne suis pas en tat de
vous juger. JĠai bien servi mon matre jusquĠ prsent. Mais quand il mĠa vue
vieille, il mĠa jete dehors, pour nĠavoir plus me nourrir, et mĠa chasse
dans le bois. On a bien raison de dire : Ç De bien faire, le mal
arrive. È
— Alors, loup, dit lĠhomme, nous allons consulter le
renard, sur notre cas.
— Je veux bien, homme.
— Renard, dit lĠhomme, le loup tait pendu par le
pied en haut dĠun chne. Il y serait mort si je ne lĠavais dpendu. Maintenant,
pour ma peine, il veut me manger. Cela est-il juste ?
— Homme, dit le renard, je ne suis pas en tat de
vous juger avant dĠavoir vu lĠendroit. È
Ils partirent tous trois, et arrivrent au pied du chne.
Ç Comment tais-tu pendu, loup ? È demanda
le renard.
Le loup monta sur le chne, et se remit comme il tait,
avant dĠtre dpendu par lĠhomme.
Ç JĠtais ainsi pendu, renard.
—H bien, demeure-le. È
Le renard et lĠhomme sĠen allrent. Quand il fallut se
sparer, lĠhomme remercia le renard, et lui promit de lui porter, pour ses
peines, le lendemain matin, une paire de poules grasses.
En effet, le lendemain matin, lĠhomme arriva portant un
sac.
Ç Voici les poules, renard. È
Aussitt il ouvrit le sac, dĠo sortirent deux chiens qui
tranglrent le pauvre renard. On a bien raison de dire : Ç De bien
faire, le mal arrive. È